dimanche 25 novembre 2007

Je suis en reportage en Irak...

De retour fin Decembre...si tout se passe bien.

dimanche 4 novembre 2007

Une dépêche parmi tant d'autres

Pour la gouverne de ceux qui croient encore aux statistiques de la dernière heure, voici une dépêche. Une petite dépêche AFP parmi d'autres. Je la publie pour les avant-gardistes du succès américain en Irak. La violence là-bas aurait soit disant chutée de manière vertigineuse. Certes, il y a moins de cadavres retrouvés dans les rues du fait d'un accroissement des troupes américaines et de la collaboration des tribus de l'ouest dans la lutte contre les extrémistes de tout bords (Al-Qaïda, l'armée du Mehdi et les autres). Ce qui rend le déplacement dans Bagdad quasiment impossible, donc moins de possibilité d'action. Je n'appelle donc pas ça "stabilisation" mais "maquillage ".

Voici donc la dépêche :

Six morts, dont un conseiller du ministre des Finances, dimanche en Irak
BAGDAD, 04 nov 2007 (AFP) - Au moins six Irakiens, dont un conseiller du ministre des Finances, ont été tués dimanche au cours de plusieurs attaques dans le pays, ont indiqué des responsables au sein des ministères de l'Intérieur et de la Défense.Qoutaiba Badr al-Din Mahmoud, conseiller du ministre, a été abattu, ainsi que son chauffeur, dans le quartier Al-Jamia (ouest de la capitale irakienne), ont-ils précisé.Il traversait le quartier dans une voiture civile quand plusieurs agresseurs, à bord de plusieurs véhicules, l'ont bloqué et l'ont mitraillé.Un médecin de l'hôpital Yarmouk a confirmé avoir reçu les corps de la victime et de son chauffeur.Dans une autre attaque, des hommes armés ont abattu Bouchra Abdel Hour, directeur d'une école primaire dans le quartier de Saidiyah (ouest), a indiqué un officier de l'armée irakienne. "Six hommes armés ont attaqué l'école et tué le directeur", a-t-il précisé.Par ailleurs une femme et une fillette de sept ans ont été tuées dans leur maison près de Baqouba, 60 km au nord-est de Bagdad, quand une bombe placée dans une maison voisine a explosé. Un homme a également été blessé, a précisé le lieutenant-colonel de la police Najim al-Soumaidai.Dans la ville d'Al-Madain, au sud de Bagdad, un policier a été tué et trois blessés dans l'attaque, par des hommes armés, de leur poste de contrôle.La police a également trouvé près de Tikrit (nord) les corps de trois hommes tués par balles. Selon la police locale, une des victimes était l'un de ses officiers.

jeudi 1 novembre 2007

Un tsunami en Irak ?

Le barrage de Mossoul serait "le plus dangereux au monde" compte tenu de sa fragilité et pourrait tout à fait "céder" d'après un rapport du corps des ingénieurs de l'armée américaine (ACE). Selon l'ACE, cette catastrophe provoquerait une vague de 20 mètres de hauteur qui détruirait tout sur son passage. 500 000 morts à Mossoul (sur 1,7 million) et des dégâts non-négligeable à Bagdad avec une vague qui perd de son intensité mais haute de 5 mètres, tout de même.
Mais une information troublante vient frapper la crédibilité de cette catastrophe annoncée.
Premièrement, une enveloppe de 27 millions de dollars qui avait été versée pour un projet de reconstruction de ce barrage a tout simplement disparu "par incompétence et mauvaise gestion", souligne le rapport. Et deuxièmement, de hauts responsables irakiens ont rejeté une proposition américaine de construire un second barrage, affirmant que cela n'était pas "nécessaire", indique également le Washington Post.
Alors à quel jeu joue l'administration américaine? Soit la mort probable de 500 000 civils ne les intéresse vraiment pas (il y en a eu bien plus depuis l'entrée des troupes) ou bien tout cela n'est qu'un moyen de renforcer la présence des gi's sur le sol irakien en fabriquant un consentement.
Mais surtout, où sont passés les 27 millions de Dollars?

mercredi 24 octobre 2007

Younès Mahmoud, symbole de l'unité irakienne

Paru dans l'édition du Soir (Belgique) le 24 Octobre 2007

Parmi les célèbres joueurs sélectionnés pour le Ballon d'or, il y a Kaka le brésilien, Cristiano Ronaldo le portugais et Thierry Henry le français. Désormais, il faudra compter avec Younès mahmoud l'irakien. Un nom qui sort du lot, comme une erreur. Mais Younès Mahmoud mérite plus que quiconque sa place de nominé au Ballon d'or. Car l'irakien est l'auteur d'un exploit sans précédent. Un but victorieux lors de la finale de la coupe d'Asie face à l'Arabie Saoudite (1-0) et le voici propulsé aux côtés des grands du football mondial. L'entraîneur brésilien, Jorvan Vieira, était le premier à féliciter ses joueurs pour avoir réussi cet exploit, malgré la dure réalité : "Ces joueurs sont formidables, il faut comprendre combien c'est dur pour eux", avait déclaré le sélectionneur de 54 ans. "Ils vivent ce drame depuis des années et ont une force intérieure incroyable". Pour en arriver là, l'équipe nationale irakienne a surmonté beaucoup d'épreuves. D'abord, la passivité du gouvernement irakien au début de la compétition. Alors que les autres équipes avaient droit à un jet privé, les joueurs irakiens ont pris l'avion en seconde classe et fait une escale de six heures en Malaisie juste avant un match important. Mais bien pire, à chaque rencontre officielle, le bain de sang n'a cessé de couler en Irak. Comme ce match de la demi-finale contre la Corée du sud où plus de cinquante irakiens périrent dans des attentats à la voiture piégée pendant qu'ils célébraient la victoire de leur équipe. Les joueurs, eux-mêmes directement concernés par la mort de proches, ont porté des brassards noirs pour leur rendre hommage. Hawar Mohamed, un des coéquipiers du numéro dix, a perdu sa mère durant le quart de finale. C'est le coeur lourd et sans doute la rage aux ventre que cette équipe exemplaire par son unité est allée jusqu'au bout. C'est un dimanche 29 Juillet que les irakiens n'oublieront jamais. Ce jour-là, les "lions des deux fleuves" ont inondé le terrain face aux "fils du désert", une équipe saoudienne dominée durant tout le jeu. Un impénétrable gardien de but "chiite", la passe décisive d'un "kurde" et un but de la tête du "sunnite" Younès Mahmoud a confirmé le destin de cette équipe que nul ne voyait réussir au regard de la situation chaotique de l'Irak. En réponse, des supporters ont scandé : "nous ne sommes pas chiites, nous ne sommes pas sunnites, nous sommes irakiens!".

Un pied de nez au gouvernement irakien

Une phrase du commentateur lors de la rencontre n'avait échappé à personne : "l'Irak n'était pas confessionnel, les joueurs viennent de prouver qu'il ne le sera jamais". Rares sont les victoires sportives ayant autant de sens politique.
Là où le gouvernement irakien a échoué, une équipe composée de sunnites, chiites, kurdes et turcomans a donné l'exemple. « J’aimerais rentrer à Bagdad pour fêter ça, mais qui protègera ma vie ? », s'était demandé le capitaine Younès Mahmoud au lendemain de sa victoire. « En Irak, nul ne sait qui vous tuera », avait-il lancé. Un message clair en direction des hommes politiques irakiens. Cette fois-ci, le sportif avait laissé la place au citoyen irakien.
Né le 3 Février 1983 à Kirkouk, Younès Mahmoud a grandi dans le nord de l'Irak. C'est là qu'il débutera sa carrière de footballeur. Une enfance modeste et une éducation stricte feront de lui un irakien attaché à son pays et à son unité. De Kirkouk au Qatar où il joue au club Al-Ghafara, le numéro dix a toujours porté en lui cette fierté d'être irakien. Du haut de son mètre quatre vingt cinq, son sourire contagieux cache la tristesse d'une famille victime du conflit. Des proches tués ont convaincu la famille du joueur de quitter l'Irak et d'aller rejoindre les millions de réfugiés en Syrie. Ces derniers l'ont compris, Younès Mahmoud est le vrai symbole de l'unité nationale. "Le Premier ministre Nouri Al-Maliki tente de réconcilier le peuple irakien depuis des mois sans succès. Younès Mahmoud l'a fait en quelques jours" observe un réfugié irakien. A l'annonce de sa nomination par le mi-hebdo France-Football, le capitaine irakien n'en croyait pas ses yeux.
« Je ne sais pas quoi dire, être parmi les 50 meilleurs joueurs de la planète est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis notre victoire en Coupe d'Asie des Nations en juillet à Djakarta. Je dédie cette distinction au peuple irakien qui n'en finit pas de mourir chaque jour. La Coupe d'Asie a démontré que le football est l'unique échappatoire pour ce peuple. Je remercie France Football d'avoir pensé à moi. C'est un honneur de rivaliser avec des joueurs talentueux comme kakà Ronaldo, Messi et les autres. Faire partie de la crème des joueurs du monde est déjà la plus belle consécration pour moi », a-t-il réagi, ivre de joie. Un nouveau message?

Feurat Alani

Une interview donné à Fifa.com, ici

dimanche 7 octobre 2007

Gordon Brown renonce aux élections anticipées

J'en profite donc, c'est exactement ce que je disais sur le plateau de Catherine Galloway sur France 24 pour l'émission "Face off" en lien sur mon blog (modestie oblige). Et si vous ne comprenez pas l'anglais (ou mon accent), à la question "Est-ce que Gordon Brown use d'une bonne stratégie politique?", je répond par la négative puisque la presse britannique, y compris The Guardian, classé à gauche, a dénoncé cette stratégie basée sur des sondages. On n'utilise pas la vie de soldats englués pour sa propre vie politique. Résultat, la presse britannique a fait son boulot. Et l'opinion anglaise a suivi. Au lendemain du congrès des conservateurs, les sondages étaient moins optimiste pour l'équipe travailliste de Gordon Brown. Conséquences ? Ce dernier a aussitôt abandonner l'idée d'organiser des élections anticipées qui le donnait vainqueur. Pour une fois, la presse n'a pas été bernée par l'état de grâce...

dimanche 30 septembre 2007

Les "All" Blackwater...

Blackwater..C'est quoi? Une companie privée (parmi d'autres) chargée de la sécurité de certains emplacements et de certaines personnalités et en particulier des diplomates. Elles emploient ce que l'on appelle les "mercenaires". Leur nombre? A peu près 180 000. C'est bien plus que la quantité de soldats américains (160 000 avec le "surge", renforcement des troupes lié au plan de sécurité à Bagdad). Qui sont-ils? D'anciens soldats, légionnaires, pirates en manque d'adrénaline. La discipline militaire? Ils ne la connaissent pas ou peu. Ils tirent sur tout ce qui bouge. Employée par le Département d'Etat américain, la société aurait déjà des bénéfices avoisinant les 700 millions de Dollars...juste en Irak et dans le cadre de la "sécurité diplomatique". Qui est le patron de cette boîte? Parmi le cercle qui dirige cette société se trouvent Eric Prince, un conservateur évangélique ayant participé à la campagne de Bush Junior, l'ancien responsable de la CIA, J. Cofer Black et enfin Joseph Schmitz, l'inspecteur général du pentagone sous Rumsfeld. Une belle brochette...
Nous savons donc que ces mercenaires sont utilisés pour des missions sécuritaires et parfois spéciales. On ne compte plus le nombre de massacre liés à ces employés de Blackwater. Mais pour le reste, nous sommes dans le flou complet. Quel est leur rôle réel en Irak? Les mercenaires tués sont-ils comptabilisés dans le recensement des soldats américains tombés en Irak? Il semble que non. Le chiffre que l'on nous donne serait donc factice sinon en dessous de la réalité.
Enfin, l'actualité sanglante en Irak a remis la société Blackwater sous les projecteurs. Une affaire de meurtre, près de 30 irakiens assassinés dont 28 civils, aurait déclenché l'ire d'un gouvernement irakien impuissant et de moins en moins crédible du fait de son incapacité à imposer ne serait-ce qu'une décision.
L'incident s'est déroulé dans le quartier Mansour à Bagdad. Des policiers irakiens bloquent la rue Nisour pour qu'un convoi des Blackwater puisse passer. Une voiture civile freine un peu tard mais s'arrête. Les mercenaires ouvrent le feu...et balance une grenade sur le véhicule. A l'intérieur, une famille lambda. Tous morts, carbonisés... Les badauds tentent de fuir. Les mercenaires prennent peur et selon des témoins, ils tirent dans tous les sens et provoquent la panique générale dont ils sont eux mêmes sous l'emprise. Une scène chaotique. Pire, un massacre. Un enfant de 10 ans qui tentait de s'enfuir a été tué d'une balle dans la tête. Très précis pour un homme paniqué.
Aussitôt, le gouvernement irakien sous l'égide de Nouri Maliki proteste, demande l'expulsion de la société Blackwater et affirme détenir une vidéo attestant de la véracité du crime.
Mais quatre jours après la plainte, entendue et suivie d'excuses sortant de la bouche de Condoleeza Rice, rien n'a changé. Les mercenaires de Blackwater foulent les rues de Bagdad et d'ailleurs comme si de rien n'était. Mais que s'est-il passé? Où en est la plainte?
Et si après ça, on ne se pose pas la question de la crédibilité d'un gouvernement balloté par l'occupant américain, c'est qu'il y a anguille sous roche. Finalement, plus qu'un rôle sécuritaire en Irak, Blackwater s'octroie un rôle politique et prouve par son redéploiement dans les rues que c'est la souveraineté d'un pays qui a été rudement attaquée...

lundi 10 septembre 2007

Le monde musulman entre dans le mois de Ramadan

(AFP) - Le monde musulman entame cette semaine le jeûne du ramadan entre l'espoir d'une diminution des tueries en Irak et la crainte de troubles à Gaza, mais aussi dans l'anticipation d'un mois de recueillement, fête et générosité.De l'Indonésie à l'est au Maroc à l'ouest, la période doit débuter le plus souvent mercredi ou jeudi, voire dès mardi, selon les pays et que l'on est sunnite ou chiite.Mais comme chaque année, l'apparition du croissant de lune déterminera au dernier moment le début du mois sacré où, pendant quatre semaines, du lever au coucher du soleil, les musulmans du monde entier doivent s'abstenir de manger, boire, fumer et avoir des relations sexuelles.C'est aussi le plus festif des mois de l'année, avec ses longues veillées en famille et entre amis, malgré une inévitable hausse des prix pour l'occasion.En Irak, la population veut espèrer, sans trop y croire, une baisse des violences et l'armée américaine affirme que sa nouvelle stratégie a permis une amélioration de la sécurité.Alors que depuis quatre ans, le ramadan est synonyme en Irak de plus de violences, le commandant adjoint des troupes américaines, le général Ray Odierno, estime qu'une diminution des tueries, constatée le mois dernier, confirmerait une tendance et constituerait un "signe important" en faveur d'une réduction des effectifs.Signe d'accalmie, une timide reprise de l'activité est apparue sur le marché de Shoja, où les habitants de Bagdad aiment faire leurs courses avant le début du ramadan, prévu le 12 septembre pour la minorité sunnite, le lendemain pour les chiites."C'est une tradition que nous ne pouvons pas abandonner malgré les attentats", raconte Oum Ahmed, mère de quatre enfants.A Gaza, les Palestiniens passeront leur premier ramadan sous l'autorité du Hamas. Des responsables du Fatah et d'autres mouvements ont annoncé des prières de rue, interdites par le Hamas, faisant craindre des heurts avec la police islamiste.Au Liban, le ramadan coïncide avec l'élection présidentielle sur fond de tensions entre la majorité parlementaire antisyrienne et l'opposition soutenue par Damas et Téhéran.En Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, la sécurité a été renforcée autour des lieux touristiques.Au Caire, 18 millions d'habitants et des embouteillages monstres, les agents de la circulation n'auront pas droit à des vacances: il faut permettre aux habitants de rentrer chez eux pour l'"iftar", le repas de rupture du jeûne.Dans le berceau de l'islam, l'Arabie saoudite, on s'apprête à travailler moins mais aussi à accueillir un million de musulmans pour la omra, le petit pèlerinage de La Mecque. Le ramadan pourrait y commencer dès mardi.Dans l'Iran chiite, le début du ramadan est attendu jeudi. Les autorités religieuses ont permis l'an dernier pour la première fois l'utilisation d'un avion pour observer la lune.Mais le respect du jeûne fait l'objet de mesures plus coercitives. L'an dernier, les restaurants de Téhéran avaient interdiction de livrer des repas dans la journée.Dans les hôtels de luxe du riche émirat pétrolier du Koweït, concerts et réceptions nocturnes sont interdits. Mais les familles savent profiter des nuits pour partager la nourriture après le jeûne. C'est aussi un mois de charité, même si les autorités veillent à ce que les dons ne parviennent pas aux organisations extrémistes.Dubaï, l'émirat aux moeurs occidentalisées, observe les restrictions mais retrouve son rythme la nuit dans les boutiques et sous des tentes festives. Le président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a ordonné la libération de 808 prisonniers pour le ramadan.Dans le plus grand pays musulman du monde, en Indonésie, les autorités ont ordonné la fermeture des boîtes de nuit et une réduction des horaires des restaurants sous la pression de lobbies islamiques.Dans le Sud musulman des Philippines, aucune trêve n'est prévue de la part de l'armée qui a lancé une grande opération contre les extrémistes du groupe Abou Sayyaf.

jeudi 6 septembre 2007

Les nouveaux amis de Bush : les "sunnites"

Très intéressant, à lire ici (en anglais), et pas vraiment surprenant...

mercredi 29 août 2007

L'Iran ? Un secret de polichinelle

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-32199464@7-37,0.html

Ou ici

Et ceci conforté par cette dépêche AFP depuis Bagdad :


L'armée américaine confirme la brève détention d'Iraniens à Bagdad

BAGDAD, 29 août 2007 (AFP) - Huit Iraniens, dont deux diplomates, ont été brièvement détenus à Bagdad dans la nuit de mardi à mercredi par des soldats américains, qui ont confisqué un ordinateur personnel, des téléphones portables et une mallette d'argent, a indiqué un communiqué militaire américain.Il s'agit de la première confirmation de source américaine de la brève détention des Iraniens, annoncée plus tôt de sources iranienne et irakienne.Selon le communiqué américain, "les forces de la coalition ont détenu mardi 15 individus se déplaçant ensemble dans quatre véhicules. Le groupe comprenait sept Irakiens et huit Iraniens".L'ambassade d'Iran à Bagdad et le bureau du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avaient parlé de sept Iraniens, et un employé de l'hôtel où ils ont été arrêtés avait évoqué la présence de gardes du corps irakiens.Selon le récit américain, le convoi a été contrôlé à un barrage près de l'hôtel Sheraton, et des armes ont été trouvées dans les véhicules sur les Irakiens. "Les Irakiens servaient de gardes du corps mais n'avaient pas de permis de port d'armes et était en possession d'argent iranien", ajoute le communiqué américain.Les occupants du convoi se sont ensuite rendus au Sheraton mais sur nouvelles instructions de leurs supérieurs, les soldats américains les ont suivis à l'hôtel, ont fouillé leurs chambres et le groupe a été emmené pour interrogatoire."Les forces de la coalition ont confisqué un ordinateur personnel, des téléphones portables, et une mallette pleine de dollars et de devises iraniennes", toujours selon l'armée."Les Iraniens avaient des passeports. Il a été établi par la suite que deux d'entre eux avaient le statut diplomatique", précise le communiqué. "Les Iraniens ont été libérés et remis à des officiels irakiens".L'agence officielle iranienne IRNA a qualifié d'"injustifiable" la détention des Iraniens par les forces américaines.

samedi 25 août 2007

Sattar Abou Richa, la révolution de 1920 et les autres

Un groupe de combattants irakiens, connu pour avoir combattu les troupes américaines en Irak, a retourné ses armes contre des extrémistes d'al-Qaida et combattu aux côtés de soldats américains, a annoncé samedi le colonel Sutherland. Il s'agit en fait de "La révolution de 1920" - Kataeb Thawrat Al-Achrine-. Sur le même mode que le superman irakien, Abdul Sattar, le cheikh des Richa, champion du dollars et qui a filé à l'anglaise les poches bien remplies. Mais là c'est du sérieux et ça se passe à Diyala, nord de Bagdad. Le groupe de "La révolution de 1920" est une formation d'anciens officiers baasistes qui a ses entrées un peu partout dans l'ouest, le nord de l'Irak ainsi qu'à Bagdad. Et eux ne plaisantent pas avec le renseignement. "Ils sont nos yeux et nos oreilles" ajoute le colonel. L'agenda politique d'une partie de l'opposition armée, les "patriotes" (en opposition à Al-Qaïda dont la visée stratégique et idéologique est internationale) est claire : Chassez l'occupant. Mais pour cela, ils connaissent la philosophie de Sun-Tsu : "Celui qui sait quand il faut combattre et quand il ne le faut pas sera victorieux". Cette alliance de savoir-faire tombe à pic, peu avant l'audition publique du général Petraeus. Un rapport qui devrait changer la donne politique aux USA et donc à Bagdad. Affaiblie politiquement et militairement, l'administration Bush pourrait soutenir les sunnites au détriment des chiites représentés par Maliki. Entendons "sunnites" par opposition armée. Une reconnaissance déjà avouée de cette résistance par de nombreux généraux américains sur le terrain, à l'instar du colonel sutherland. Concrètement, qu'est ce qui pourrait changer?

1) Les américains accentuent la pression sur le parlement irakien pour faire démissionner Maliki. Un nouveau Premier ministre laïque? Des postes clés mieux répartis (comme le ministère de l'intérieur)? La dissolution des milices armées (Dissolues par Ayad Allaoui mais réactivées par Ibrahim Jaafari)?
2) Proposer un retrait graduel des forces américaines. (Jusqu'alors démenti par Peter Pace, le Chef d'Etat Major interarmées américain)
3) Un rôle de l'ONU ? Militaire? Humanitaire? Médiateur?
4) Et enfin un gouvernement représentatif de la population irakienne

Pour paraphraser Sun-Tsu, "ce qu'on appelle "information préalable" ne peut pas être tiré des esprits, ni des divinités, ni de l'analogie avec des évènements passés, ni de calculs. Il faut l'obtenir d'hommes qui connaissent la situation de l'ennemi".

Mais en Irak, qui est l'ennemi? A bon entendeur...

mercredi 22 août 2007

Il n'y a pas de superman en Irak, ni en France...

Il n'y a pas de solution miracle en Irak. La France ne sauvera pas les irakiens. Certes. Mais cette initiative, bien qu'explosive, n'est pas anodine. C'est un tournant vers une nouvelle ère franco-américaine avec comme centre de gravité : l'Irak. Signe que les Etats-Unis veulent sortir de ce bourbier, la France pourrait jouer un rôle sur le plan humanitaire et ainsi aider les américains à reconnaître leur faute, tout en gardant la tête levée (même aveugle). Comme Ségolène Royale lors de sa campagne, Bernard Kouchner préconise l'écoute, le dialogue avec toutes les parties, et partis, et attend pour proposer quelque chose de concret. Attendons donc. D'ici là, le rapport du général Petraeus sur la stratégie américaine devrait être un tournant. Non seulement les britanniques pourraient se retirer complètement mais les américains oseraient (à ce qu'on dit) proposer un retrait graduel. Et c'est là que la France intervient. Elle remplacerait les britanniques, non pas sur le plan militaire mais sur le plan diplomatique.

dimanche 19 août 2007

Un mal pour un bien? Même pas...

En Irak, même les pires scandales se banalisent. Voici qu'un deuxième Abou Ghraïb fait la une de l'actualité en Irak. Des prisons, que dis-je, des cages ont été montrées en image visitées par ... deux vices présidents en personne, Tarek Hashemi et Adel Abdel Mehdi. L'un sunnite, l'autre chiite, les lunettes noires sur le nez, ils se baladent dans ce qui ressemble à un zoo et tentent de rassurer les pauvres locataires. Effrayant de voir deux hommes que le ridicule n'a pas tué. Surtout quand l'un lance au nez d'un prisonnier : "vous avez de la chance d'être ici. Dehors, c'est l'enfer, il y a des gens qui meurt!". Alors que les députés irakiens se plaignent d'avoir eu des vacances écourtées, des irakiens vivent dans le noir, et sont torturés à l'insu de tout le monde. Un Guantanamo bis. Mais que cherchent à prouver ces pseudos hommes politiques? A faire un don d'humanité? Un geste de bonne conscience? Ridicule.

Et pendant ce temps, Kouchner appelle les irakiens à "la patience face à la crise"...

Récit à Guantanamo Bay

En janvier dernier, le romancier néerlandais Arnon Grunberg s’est rendu en tant que journaliste sur la base américaine de Guantanamo Bay, où plusieurs centaines de “combattants ennemis” sont détenus au secret depuis 2002. Il raconte la visite très guidée qu’il y a effectuée.

Pour lire le récit, un peu long mais passionnant, cliquez ici

jeudi 16 août 2007

Plus de 250 morts, ça vous intéresse?

La violence, encore et toujours. On essaie d'en parler. Pour ne pas oublier que là-bas en Irak, on ne vit toujours pas. On meurt.

http://www.ouest-france.fr/Le-risque-de-destabilisation-du-kurdistan-irakien/re/actuDet/actu_3631-434641-----_actu.html

jeudi 9 août 2007

180 000 armes volées (ou revendues)

LE REPÈRE • Les armes américaines volées en Irak

"Les Américains sont prêts à payer ce qu'il faut pour aider nos soldats à se défendre en Irak. Ce qui est plus difficile à avaler, en revanche, c'est de savoir qu'à cause des erreurs scandaleuses du Pentagone ils ont contribué à armer les insurgés irakiens qui tirent sur nos compatriotes." L'éditorialiste du New York Times réagit avec véhémence au dernier rapport publié par le Government Accountability Office (GAO), l'agence chargée de surveiller l'utilisation des deniers publics aux Etats-Unis. Celle-ci a révélé que près de 100 000 fusils d'assaut AK-47 et 80 000 armes de poing avaient disparu des stocks des forces de sécurité irakiennes. "Ces armes représentent 30 % des armes distribuées par Washington depuis le début de l'année. Un certain nombre d'entre elles ont certainement été revendues au marché noir. Et le reste a dû tomber aux mains des insurgés, qui utilisent fréquemment des armes légères pour attaquer les convois américains", note l'éditorialiste. "Les Etats-Unis ont dépensé près de 19 milliards de dollars pour mettre sur pied les forces de sécurité irakiennes, avec bien peu de résultats sur le terrain."

mercredi 8 août 2007

Named and identified victims of the war in Iraq: a memorial, February 2006

A la fois effrayant et impressionnant : une liste de victimes irakiennes de la guerre. Des détails comme "tué par balle", "par une voiture piégée", "torturé", etc...

Voici le lien : http://www.iraqbodycount.net/names.php

Il y a un fichier pdf à télécharger.

lundi 6 août 2007

Les visages de Bagdad

Une série de portraits. Tout simplement. La Croix me permet de parler de la vie quotidienne des irakiens à travers neuf visages. Neuf portes qui s'ouvrent sur Bagdad et ses habitants. Riches ou pauvres, jeunes ou vieux. Aujourd'hui, le "marchand d'ampères" a raconté sa débrouillardise. Celle des irakiens en général. Demain, ce sera au tour d'un médecin à Bagdad. Puis suivra la bloggeuse de Bagdad, l'enfant cireur de chaussure, etc...
A suivre jusqu'au 14 Aôut...

A bon entendeur (à mon bon lecteur)

mardi 31 juillet 2007

Voici une réponse du journaliste britannique Robert Fisk à la question fatidique : Quel avenir pour l'Irak ?

Robert Fisk : C'est le même problème que nous avons au Liban. Et j'ai écrit la même chose dans mon nouveau livre sur l'histoire du Liban, Nation martyre. L'Occident aime toujours diviser l'Orient. Regardez les cartes qui sont imprimées dans nos journaux. Dans la carte du Liban, les chiites sont toujours situés en bas, les sunnites un peu plus haut, et les sunnites et les maronites à Beyrouth, et les sunnites à Tripoli. Nous créons les mêmes cartes pour l'Irak : les chiites en bas, le "triangle sunnite" (ou un octogone !), et puis les Kurdes. Nous aimons toujours regarder l'Orient comme une collection de tribus. Mais jamais je n'ai vu une carte confessionnelle d'Aulnay-sous-Bois, ou de Marseille, ou de toutes les banlieues de Paris, ou de Birmingham, en Angleterre. Parce que notre grande civilisation est unifiée et forte. Vous voyez ce que je veux dire ? Pendant la guerre entre l'Iran et l'Irak, 70 % de l'armée irakienne était chiite. Mais ils ne se sont pas mutinés contre leurs camarades sunnites. Je ne pense pas que les Irakiens veulent une guerre civile. Mais quelqu'un veut une guerre civile. Pourquoi ? Pour diviser les Irakiens et détourner l'attention de l'occupation ? Vraiment, les Américains ont besoin de quitter l'Irak. Et vraiment, les Américains partiront d'Irak, mais les Américains ne peuvent pas quitter l'Irak. C'est l'équation qui change le sable en sang. Finalement, les Américains ont besoin de parler directement avec les chefs de l'insurrection. Et le plus grand parti dans cette insurrection a envoyé à mon journal, The Independent, à moi à Beyrouth, ses propositions pour un cessez-le-feu et un retrait américain d'Irak. Ils veulent 1) des négociations directes avec l'ambassadeur américain à Bagdad ; 2) des négociations directes avec le commandant en chef de l'armée américaine en Irak ; 3) ils veulent que le gouvernement américain désavoue le gouvernement irakien de M. Maliki ; 4) ils veulent une réparation financière de tous les dommages infligés à l'Irak depuis 2003 ; 5) ils veulent l'annulation de tous les lois et règlements de Paul Bremer, en particulier ils insistent sur le fait que l'or noir d'Irak appartient au peuple d'Irak, et pas aux étrangers. Je sais bien qu'il est impossible maintenant pour M. Bush de désavouer M. Maliki, mais les déclarations que j'ai reçues montrent bien que les insurgés veulent une solution négociée, pas seulement une victoire militaire.

Extrait d'un forum sur le site Le Monde.fr

dimanche 29 juillet 2007

Les "lions des deux fleuves" ont gagné !

J'ai pleuré comme un enfant.
L'équipe irakienne de Football a remporté la coupe d'Asie face au favori qu'était l'Arabie Saoudite. Les joueurs irakiens se sont déchaînés sur le gazon du stade olympique de Jakarta. Ils la voulaient cette victoire et ils la méritent largement.
Là où les hommes politiques ont échoué, une équipe composée de sunnites, chiites, kurdes et turcomans a donné l'exemple. Enfin une victoire de l'unité!
Tout ce que le gouvernement irakien a trouvé à faire, c'est d'interdire la circulation des voitures à Bagdad...

Une phrase du commentateur de la rencontre : "L'Irak n'était pas confessionnelle, les joueurs viennent de prouver qu'elle ne le sera jamais"

« Tout ce que voulaient ces mercenaires, c'était se défouler »

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2310218&rubId=786

mercredi 25 juillet 2007

Mais qui peut bien faire ça?

Et voilà, un peu de joie pour une grande tristesse. Extrait d'une dépêche AFP :

"La première voiture piégée a explosé au milieu d'une foule compacte dans le quartier de Mansour, tuant au moins neuf hommes. Une soixantaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont également été blessées dans cette explosion, a-t-on appris de source hospitalière."J'étais en voiture avec mes amis, autour de nous les gens fêtaient la victoire lorsqu'une énorme explosion accompagnée de grandes flammes s'est produite", a expliqué un témoin."

Pas possible de fêter une victoire sportive dans ce pu..... de pays.

Et pourquoi pas un peu de joie!?







L'équipe nationale irakienne de Football vient de remporter la demi-finale contre la Corée du sud aux tirs au but! Les irakiens, qui avaient acheté de l'essence en plus pour les générateurs électriques afin de ne pas rater le match à la tv, ont de quoi être fier! Coupures de courant oblige...
Ce message s'adresse aux irakiens de Bagdad. S'il vous plaît, ne tirez pas trop en l'air. Car les balles redescendent. Exprimez votre joie en klaxonant. Lorsque l'Irak a gagné contre le Vietnam, la célébration a provoqué la mort de trois habitants.
Malgré la violence, l'exploit a été possible. Lire la dépêche de Reuters.

Bravo à l'équipe nationale qui est un exemple d'unité. Messieurs les ministres, prenez exemple!!






Putain deux ans !

Selon un article paru dans le New York Times , l'armée américaine prévoit de rester en Irak "au moins" jusqu'en 2009 et si elle "parvient à rétablir la sécurité d'ici 2008...
En supposant qu'il faudrait des mois pour se retirer complètement, on peut espérer un dénouement d'ici 2010, voire 2011, toujours selon ce plan militaire proposé au pentagone. Pas sûr qu'il soit adopté par ce dernier sous l'administration actuelle. En politique, la girouette ne sait plus où donner de la tête.
Le Monde parle aussi de cet éventuelle stratégie militaire ici.

dimanche 22 juillet 2007

"Quelque chose se prépare"

A chaque saison son marronier. La situation en Irak a le sien. Tous les étés, une rumeur enfle comme pas possible autour d'un "changement", d'une "rupture" comme dirait l'autre. Les premiers disent que les américains préparent un coup d'Etat. Pour d'autres, "quelque chose va se passer après l'été". Mais quoi ? Un miracle? Ou bien quelque chose de surnaturel?
Force est de constater que le gouvernement du Premier ministre Maliki ne tient qu'à un fil. Et que la Loi sur le pétrole va, difficilement ou pas, être entérinée. Mais soyons sérieux, la seule chose envisageable dans un court, voire moyen terme est le retrait américain dont même l'ambassadeur américain en Irak, ryan Croker, parle.
Je me méfie toujours des rumeurs. En général, les surprises arrivent sans prévenir.

dimanche 8 juillet 2007

lundi 2 juillet 2007

La dépêche AFP ou comment la mort devient une banalité

Je suis de retour en France depuis une semaine et je constate une chose : pour parler de l'Irak, il faut qu'un attentat dépasse la barre des 150 morts. Sinon, l'information passe sous la trappe. Il y a quelques semaines, le minima était fixé à 50 victimes. Qu'en sera-t-il dans quelques mois, voire quelques années ? C'est le triste constat d'une presse française peu encline à s'intéresser aux sujets internationaux. Heureusement, il y a des exceptions. Laurent Bazin, que je tiens à remercier, fait partie de ceux qui accordent une place (lorsqu'il y en a) aux oubliés des JT. Il n'hésite pas à m'inviter pour raconter la vie quotidienne des irakiens. Comme ce matin dans la matinale d'I-Télé où j'ai pu témoigner de ce qui se passe réellement là-bas. Merci encore Laurent pour ces quelques minutes où la guerre en Irak a pu occupé l'antenne quelques instants et a, je l'espère, suscité un intérêt auprès des téléspectateurs lassés des informations chiffrées...

samedi 30 juin 2007

Les murs dans le monde

Voici le lien vers le dossier de La Croix sur les murs dans le monde auquel j'ai participé.

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2307456&rubId=1094

jeudi 31 mai 2007

Le desespoir d'une combattante pour la paix

Voici une lettre de Cindy Sheehan. La mère de soldat symbole de la lutte contre la guerre en Irak explique dans son blog pourquoi elle a décidé d'arrêter le combat. Un geste fort qui intervient quatre jours après le vote par le Congrès américain de la loi sur le financement de la guerre. Extraits de son texte.

"J'ai été beaucoup dénigrée et haïe depuis que mon fils Casey a été tué [le 4 avril 2004 en Irak], surtout depuis que je suis devenue le "visage" du mouvement antiguerre américain. Et surtout depuis que j'ai coupé les ponts avec le Parti démocrate. "Racoleuse" et "bon débarras" sont parmi les choses les moins violentes que j'ai entendues.
En ce matin du Memorial Day [jour du souvenir célébré aux Etats-Unis ce lundi 28 mai], j'en suis arrivée à de douloureuses conclusions. Tout d'abord, j'ai compris que j'étais la coqueluche de la gauche tant que je me bornais à m'en prendre à George Bush et au Parti républicain. Quand j'ai commencé à en faire autant avec le Parti démocrate, ce dernier s'est mis à moins me soutenir et à m'affubler des mêmes qualificatifs que la droite. Je suis considérée comme une radicale parce que je crois qu'il faut renoncer à la politique partisane quand des centaines de milliers de gens meurent pour une guerre reposant sur des mensonges cautionnés aussi bien par les démocrates que par les républicains.
Je suis aussi arrrivée à la conclusion que j'avais investi tout ce que j'avais pour tenter d'apporter la paix et la justice à un pays qui ne veut ni de l'une ni de l'autre. Mais la conclusion la plus terrible que je tire de tout cela, c'est que Casey est vraiment mort pour rien. J'ai essayé sans relâche, depuis le jour de sa mort, de donner un sens à son sacrifice. Mais Casey est mort pour un pays qui se soucie davantage de savoir qui sera la prochaine "nouvelle star" que de savoir combien de personnes seront tuées dans les prochains mois, pendant que démocrates et républicains jouent à la politique avec des vies humaines.
Il est extrêmement douloureux pour moi de savoir que je me suis laissé avoir par le système pendant tant d'années et que Casey a payé le prix de cette allégeance. J'ai trahi mon fils, et c'est ce qui me fait le plus souffrir.
Nos courageux jeunes gens et jeunes filles ont été abandonnés en Irak par leurs dirigeants lâches, qui les déplacent comme des pions sur un échiquier de la destruction, et le peuple irakien a été condamné à la mort et à un sort pire encore par des gens qui se préoccupent davantage des élections que des êtres humains.
Je vais prendre tout ce qu'il me reste et rentrer chez moi. Je vais jouer mon rôle de mère auprès des enfants qu'il me reste et tenter de retrouver un peu de ce que j'ai perdu. Camp Casey [le campement installé sur un terrain acheté par Cindy Sheehan en bordure du ranch de Crawford appartenant à Bush] a rempli sa mission. La propriété est à vendre. Y a-t-il un acquéreur pour trois beaux hectares situés dans les environs de Crawford, au Texas ? Je suis prête à étudier toutes les offres raisonnables. J'ai entendu dire que George W. Bush allait bientôt déménager lui aussi, ce qui confère encore plus de valeur à la propriété.
Ceci est ma lettre de démission en tant que "visage" du mouvement antiguerre américain. Mais la partie n'est pas terminée, car je ne renoncerai jamais à tenter de venir en aide aux gens qui souffrent à cause de l'empire de ces bons vieux Etats-Unis d'Amérique. Adieu, Amérique. Tu n'es pas le pays que j'aime et j'ai fini par comprendre que j'aurai beau me sacrifier je ne pourrai pas faire de toi ce pays-là si tu ne le veux pas. A vous de jouer maintenant."

samedi 26 mai 2007

45 degres a l'ombre

Nous n'avons meme pas entame le brulant mois de Juin, un pleonasme, que la chaleur nous frappe deja de plein fouet. Je n'ai pas dormi de la nuit. Imaginez une petite piece, un sol chaud et pas de ventilateur, ni de climatisation. L'enfer. Pas une minute de sommeil. Juste des soubresaults parfois comique a relents de Louis de Funes. Resultat : des cernes, une humeur grincheuse et une seule idee en tete, acheter un ventilateur.
Je me suis pas mal balade ces derniers temps au detriment de mon blog qui prend un peu de poussieres. Je vais essayer de me rattraper cette semaine.
Hannibal lecter. Pardon, a mes bons lecteurs.

jeudi 10 mai 2007

L'attentat à l'eau de Javel

L'explosion m'a réveillé. J'émerge d'un sommeil trop léger à cause de la chaleur dans un "Qu'est ce que c'est?" avec des crottes dans les yeux. Dix minutes s'écoulent à peine et mon téléphone sonne. C'est mon père :
- Feurat? Ca va? Tout va bien?
- Euh oui oui!
- Ok mon fils. On avait peur ta mère et moi.
Le ministère de l'intérieur apparemment. Un camion piégé. Pas le temps de déjeuner (quel monde), je prend un taxi et fonce vers le ministère de l'intérieur. Le chauffeur me regarde interloqué lorsque je lui annonce ma destination.
- Mais la rue est bloquée!
- Pas grave, je continuerais à pied. N'aies pas peur...
- Je n'ai pas peur. Nous sommes nés dans ces attentats. (Pas très français mais c'est comme ça qu'ils le disent)
- Ok moi aussi je suis né dans ces attentats. A l'école primaire, j'ai échappé de peu à des bombes à eau. Alors moi non plus je n'ai pas peur.
A l'entrée, un très jeune soldat tout excité me crie un STOP!!!!! A vous trouer les tympans. Je négocie.
- Je veux juste voir. En plus, j'ai rendez-vous avec Mr Ahmed. (Il y a toujours un Mr Ahmed au sein de l'armée)
- Tu as pris rendez-vous?
- Euh oui bien-sûr!
Il me fouille. C'est parti. Un autre barrage. Aaaaaaaaaaaaaaaah! me lance un autre soldat.
- Mr Ahmed, Mr Ahmed! lance-je
Il me fouille. Je continue ma route.
Un troisième barrage. Cette fois-ci plus frais. Un soldat recharge sa Kalachnikov et donne des ordres.
- I wanna see Mr Ah....
- You wanna see the truck ? Ok, come on
- ...
Enfin. J'y suis. En plein milieu. Un énorme cratère. Et plein de bouteilles d'eau de Javel. Je demande au soldat si ces bouteilles étaient dans le camion piégé. Est-ce sérieux? Un attentat à l'eau de Javel? Oui apparemment. Souvent c'est du chlore. Ils ont fait avec les moyens du bord. Il me montre des blessures qu'il met en relation avec l'eau de Javel. On dirait plutôt une griffure de chat. Tu veux m'impressionner ou quoi? Je remarque quand même des gouttes de sang sur son maillot.
- C'est quoi ça?
- C'est le sang des victimes. J'ai porté des cadavres. Là, c'était une femme dans un taxi. Elle est morte avec le chauffeur.
Les dégâts sont impressionnants. Et comme toujours, la vie reprend tres vite son cours. Une heure après l'attentat, les seuls temoins du massacre sont les fenetres explosees des batiments.

mardi 8 mai 2007

Telegramme nostalgique

...Rupture...Stop...Fin du gaullisme...Stop...Introduction a l'altlantisme...Stop...Parti Social-democrate?..Stop...Changement ou poudre aux yeux...Stop...Echec et Malte...

samedi 5 mai 2007

Sheraton, Dokhan et le restaurant allemand

C'était la semaine du journal Al-Mada. Un quotidien bagdadi à tendance marxiste. Plus de 200 personnes, "intellectuels", "écrivains", même "romanciers" se bousculent pour assister au concert privé de Yas Khadher. Pour ceux qui ne connaissent pas, il est un très grand chanteur et poète irakien. J'ai aussi rencontré deux journalistes de passage à Erbil. Très sympathiques. Valérie Nivelon de RFI et Pierre Prier du Figaro. Après quelques discussions sur l'Irak, nous n'avons pas pu nous empêcher d'évoquer les élections présidentielles françaises et le débat Ségo contre Sarko. "Ennuyeux" est le premier mot évoqué...
Le lendemain, nous avons dîné dans un restaurant allemand (oui même en Irak). Le sociologue Hosham Dawood était assis à notre table. "Qu'est ce qu'un Ani fait à Eikawa?" m'a-t-il lancé ironiquement. "Vous savez ici, ce n'est qu'une escale de plus" ai-je répondu. Le propriétaire du restaurant, un type sympa passionné de formule 1 (et notamment de Michael Schumacher) m'a expliqué son goût pour les endroits insolites. Il a ouvert son premier restaurant à Kaboul et il projette d'en ouvrir un autre en Afrique. Il hésite entre Mogadiscio et Khartoum...
Avec Guillaume, un ami, et humanitaire ici à Erbil, nous nous sommes balladés près de Dokhan, non loin de la frontière iranienne. Un paysage qui n'a rien à envier à la Lausanne. Un lac. Des montagnes. De la verdure. Et de belles couleurs. Ce jour-là, il ne manquait que le soleil et les Jet-ski.
La chaleur avoisine déjà les 40 degrés. Je vais devoir m'acheter une petite climatisation pour rafraîchir le bureau. Bientôt, on approchera les 50 ...

mercredi 2 mai 2007

Bonjour Irak

J'ai quitté la Syrie. Pour retrouver l'Irak d'aujourd'hui. Trois heures de retard semble une banalité à côté de ce que j'ai vécu dans l'avion épave de la compagnie irakienne Iraqi Airways. Il doit avoir au moins 20 ans. Je fixais sans arrêt les ailes de peur qu'elles nous lâchent. Des hauts le coeur et mon voisin, un novice peu habitué aux secousses, poussait des "Ya allah" à chaque tremblements. Bref, une heure et demi passé dans les airs, soit moins de temps perdu qu'à l'aéroport de Damas où j'ai attendu quatre heures. Mes amis Mohamed et Ako sont venus me chercher à l'aéroport d'Erbil dans le kurdistan irakien. Ma "base de recul". Je m’avance donc vers le centre-ville, et je retrouve mes locaux remplis de poussière. A 23h32, j'ai nettoyé les deux pièces et la salle de bain de fond en comble à coups de balai et d'eau mélangée à de la lessive. Rien de tel pour effacer le stress d'une journée bien longue. Résultat, je n'arrive pas à dormir et me voici en train d'écrire à deux heures et demi du matin. Et puis il y a cette odeur. Un subtil mélange de cendres et d'eau de fleurs.
Je redécouvre aussi les joies des coupures de courant (mais quel courant? Il n'y en a même plus) et des connexions Internet très très bas débit. J'ai un petit générateur électrique que je fais fonctionner trois à cinq heures par jour pour travailler sur mon ordinateur portable. Oui, je crois bien qu’une nouvelle aventure commence.

J-1

Dernier jour en Syrie avant de rejoindre l'Irak. Mon ami bagdadi Mohamed ne rêve que d'une chose : fuir la Syrie. Il a entendu parler de la Malaisie et s'est donc fixé ce but comme nouvel espoir. Peut-être trouvera-t-il un boulot là-bas. Pour lui, les journées syriennes se ressemblent. Il ne se lèvent pas avant midi et ne dort pas avant l'aube. Ses copains, qui ont eux aussi fui la violence, ont loué un appartement piteux mais confortable. Ils passent le temps entre films et parties de Playstation. Entre sieste et cybercafé. Rien de tel pour prendre du poids.

Nous nous promenons dans le quartier Jeramana. C'est vrai qu'on s'y croirait à Bagdad. Les restaurants irakiens poussent comme des champignons. L'accueil y est très courtois, très généreux. Comme en Irak. Dans la rue, le dialecte de Bagdad titille mes tympans. Il suffit alors de fermer les yeux pour s'imaginer dans les faubourgs d'Al-Mansour...

Près de la mosquée Omeyyade, j'aperçois un escalier mécanique. Machine toute nouvelle ici. Les syriens n'ont pas l'habitude. Les irakiens non plus d'ailleurs. Les gens y accourent avec curiosité. Les dames ont peur et manquent de tomber à la renverse. C'est fou comme les conditions changent d'un pays à l'autre. Plongé dans mes réflexions, je fais comme à Paris et continue de monter les marches de l'escalier mécanique sur le côté gauche, attirant ainsi tous les regards. J'avais osé défier la machine ! Les réflexes aussi changent d'un pays à l'autre.
Lorsque vous parlez avec un syrien, il peut réagir de deux manières. Soit il vous renie, soit il vous chérit. J'en ai fait l'expérience en prenant des taxis. Ce matin, je suis monté dans une petite voiture jaune en passe de mourir. Et mourir, j'y ai echappe trois fois. Le chauffard…pardon, le chauffeur avait un probleme de coordination. A chaque incident, il criait "America!" La roue devait avoir un problème car nous roulions en zigzag. De telle sorte que mon épaule gauche et ma tête partaient vers la droite toutes les secondes. Une danse comique. Le chauffeur n'arrêtait pas de prendre des petites ruelles pour perdre du temps. J'avais bien compris sa démarche. "Arrêtez vous s'il vous plaît". Et de claquer la porte, un peu sonné. En fin d'après-midi, nous avons pris un autre taxi. Beaucoup plus accueillant. Alors que Mohamed et moi discutions, je remarque que le chauffeur nous écoutait attentivement. Lorsque j'ai voulu payer, il a refusé. "Vous êtes irakiens, donc je ne prend rien de vous. Je suis solidaire de votre pays et c'est pourquoi je jure par Dieu que je ne prendrais pas d'argent de vous mes frères". La solidarité dans le monde arabe existe-t-elle encore?

vendredi 27 avril 2007

Damas, Omeyyade et le jus de fraise

Je me suis promene dans la vieille ville ce matin. Pas grand monde en ce vendredi de repos. Quelques touristes, vendeurs de cigarettes imitees ou d'origine et des vendeurs de jus de fruits. En passant par le souk le plus repute de Damas, j'ai croise des americains en mal d'orient et quelques iraniens venus respirer un peu de liberte. Pour certains d'entre eux, cette liberation se materialise par une visite a la mosquee Omeyyade ou reposerait la tete de Hussein. Autour de son tombeau, des pieces de monnaies et des photos d'identite decorent le sol. Mais certains s'arretent la et ne vont pas jusqu'au bout du periple ou l'on peut quand meme toucher le mausolee de Saladin. Oui, le vrai. En sortant de cette endroit pittoresque, je prend quelques photos de ruelles anciennes sans grande valeur pour les syriens. Des amis irakiens ne comprenaient pas non plus mon interet pour ces ruelles etroites poussiereuses et monochromes. "Prends plutot la place des sept mers(en fait une simple fontaine)" me disait-on.
Sous un soleil agreable, rien de tel qu'un jus de fraise fait maison pour entamer l'apres-midi. Vitamines a bloc, je suis alle voir ce fameux quartier qui ressemble aux faubourgs de Bagdad. Effectivement, il y ressemble. Mais en plus de cela, il est essentiellement peuple d'irakiens. Les restaurants traditionnels ne manquent pas et je n'ai pas pu resister au Kabab irakien, bien gras mais tellement bon.
Je pars dans trois jours. Demain, je vais rencontrer quelques officiels. Et surement retrouver cette ambiance si joviale des institutions arabes...

mercredi 25 avril 2007

L'aéroport international de Damas

International oui, surtout à partir du mois d'Avril. L'aéroport fourmille de dialectes. Mais celui qui domine la scène est le farsi. Les iraniens sont là et le montrent. Ils piétinent et doublent tout le monde. D'un geste de la main en arc de cercle, presque brusque, j'en stoppe quelques uns et leur montre l'autre bout de la queue "là-bas". Je n'arrive jamais à m'y faire à cette désorganisation orientale. Pas d'ordre, ni même de courtoisie. Je ne sais pas pourquoi dans les aéroports, chacun essaie de doubler l'autre, de tricher. Alors qu'il suffirait d'être tout simplement patient pour en finir vite.
Me voici face à deux fonctionnaires syriens, je fais semblant de ne pas comprendre l'arabe et tend mon passeport français. Pourquoi? Je ne sais pas. Je m'imagine au milieu d'une patinoire en plein theatre d'improvisation. J'improvise donc. Leur rôle? Savoir si je mérite l'entrée en Syrie.
- D'origine irakienne?
- Hum...yes
- Tu ne parles pas l'arabe?
- Hum...yes
Les deux fonctionnaires se regardent. Ils croient tenir le pigeon de la soirée. Et se mettent à blaguer. A sortir des phrases hors contexte.
- Tu veux du thé? me lance en arabe le petit moustachu
- I don't understand. I just want my visa
Ca m'amuse. Ils me prennent pour un con. Et ça m'amuse vraiment. Je mène la danse. La fatigue peut-être. Et lance quelques mots en arabe pour les alerter. Mais ces idiots ne se doutent de rien.
Après quinze bonnes minutes, le grand moustachu, un peu rouquin, tamponne mon passeport.
- Ton passeport est un faux, me dit-il en clignant de l'oeil. Je le regarde avec une mine déconcertée. Lui est fier de l'effet que cela produit. Allez au revoir bande de cons. Reste un dernier fonctionnaire jetant un coup d'oeil à chaque passeport. Un petit jeunot, qui n'a pas l'air bien dans ses baskets, ni dans son uniforme vert pistache. Il me demande une kramiya - un petit bakchich.
- What?
- Money, money
- Why? I paid 28 dollars for my visa, give me my passeport
- Welcome...
Je precise quand meme que les syriens de la rue sont vraiment gentils et accueillants. Il n'y a que dans les institutions que ca bloque. Ca doit etre genetique comme dirait l'autre candidat.

Bonjour Syrie!

dimanche 22 avril 2007

Requiem pour Jean-Marie Le Pen

C'est fait. Le cauchemard d'un deuxième "21 Avril 2002" est passé. Avec un score nettement en baisse, Jean-Marie Le Pen peut dire adieu à la politique. Mais surtout. Surtout. Le score ridicule du MPF de Devilliers et de son toutou en mal d'affection Guillaume Peltier. Comme on dit, "la France, soit vous l'aimez, soit vous la quittez". A bon entendeur. Enfin, un constat clair et net. Face à la montée de l'extrémisme, ce sont les programmes qui ont pris le dessus. Les projets de société, d'une part, et de l'autre les peurs et incertitudes montées de toutes pièces. Chapeau pour François Bayrou qui triple son score de 2002. Allez, bonne chance et que le meilleur gagne!

samedi 21 avril 2007

La grande muraille de Adhamiya

Il ne manquait plus que ça. Les américains n'ont trouvé pour seul remède à l'échec du plan de sécurisation de Bagdad la construction d'un mur de quatre mètres de haut autour du quartier nord, et sunnite, Adhamiya. Une solution ? Pas pour les habitants du quartier qui redoutent d'être visités par des escadrons de la mort. Notons en passant que le quartier va devenir accessible par une seule entrée, donc inaccessible. Sauf pour les forces irakiennes et américaines. Très rassurant. Les américains en rigolent et comparent le mur aux protections des quartiers riches de la banlieue américaine. En fait, il est plutôt comparable au mur érigé par l'Etat hébreu entre Israël et la Cisjordanie. Très drôle, effectivement. Est-ce bien raisonnable? Jusqu'où va-t-on aller? Les habitants du quartier Adhamiya, eux, ont peur. "Nous sommes une cible facile. Désormais, il va pleuvoir des obus de mortier" se plaint déjà un commerçant du quartier.
Quant à moi, j'ai envie de dire merci. Merci aux américains et au gouvernement irakien pour tant d'imagination et d'initiative pour pacifier l'Irak. Messieurs les ministres, vous êtes sur la bonne voie. Continuez comme ça. Un terme me vient à l'esprit : mur de ségrégation...

J-1 avant la rupture, J-3 avant mon départ

Plus que quelques heures à attendre avant de poser un pied dans la nouvelle France. Et encore deux semaines de patience pour poser le deuxième derrière la ligne. Je pars dans 3 jours. Je n'assisterais pas au second tour. Seulement par procuration. Dans quel état vais-je retrouver mon pays natal. La France. En rupture? En continuité? En guerre entre la France d'en bas et celle d'en haut. L'incertitude. C'est le trou noir. Personne ne saurait avancer avec certitude un pronostic avant l'échéance. Il est plus de trois heures du matin. J'écris n'importe quoi... Pardonnez ma fatigue.

vendredi 20 avril 2007

Touriste français ou irakien de passage?

LA question à se poser lorsque l'on se rend au Moyen-Orient. L'accueil n'est jamais chaleureux surtout si vous êtes journaliste et en plus d'origine irakienne. Alors que faire? Dire que l'on vient respirer l'air purificateur de "votre" pays, le tout grimacé par un rictus d'animateur télé de TF1? Ou bien la jouer sûr de soi, un brin diplomate, le "j'ai pas le temps, une voiture de l'ambassade m'attend à la sortie...", même si en fait c'est un taxi orange et blanc qui vous attend de dinar ferme. Finalement, je crois que je vais tenter le touriste français en mal de sensations orientales... C'est plus sûr.

mercredi 18 avril 2007

160 Morts!

Une conversation téléphonique que je viens d'avoir :

- Allô Feurat?
- Oui
- C'est itélé, tu es à Bagdad?
- Non je suis à Paris, je serais à Bagdad la semaine prochaine.
- Merde, trop tard. Il y a 160 morts là.
- Désolé...
- Bon, on t'appellera la semaine prochaine. Au revoir.

L'actualité "chaude" n'a pas d'heure, pas de jour.

Top départ!

Aujourd'hui, Mercredi 18 Avril 2007 à 15h20, le soleil brille. Eté précoce, à moins que ce soit celui de l'année dernière qui nous rattrape. J'ai décidé de démarrer ce blog. Un blog de comptoir. J'y raconterai des anecdotes, des choses vues et senties, d'ici et d'ailleurs.
D'ailleurs? je pars dans une semaine pour quelques mois au Moyen-Orient. D'abord la Syrie, puis l'Irak. Pour mon boulot de journaliste. Entre les feuillets et correspondances, j'essaierai d'écrire sur ce blog les détails souvent jetés à la corbeille par nous les journalistes. Les phrases que l'on surligne avant d'appuyer sur le bouton "supprimer", faute de place ou de contexte.
D'ici? Nous sommes à quatre jours du scrutin. Avec quatre "gros" candidats sur le ring. Qui remportera le titre de champion de France ? Qui va décocher une bonne droite (ou une bonne gauche) à ses adversaires ? Entre le ministère de l'immigration et de l'identité nationale, le smic à 1500 Euros, le nouveau centrisme et la fermeture des frontières, il y a de quoi être servi. Va-t-on rester dans cette logique de confrontation entre majorité et opposition ? Oui, je revendique le changement de système. Pour moi, la vrai rupture est celle qui casse un système vieillot qui rampe depuis des années.
Françaises, français, la révolution, ce n'est pas Le Pen. Dire non, ce n'est pas voter FN. Avançons vers des idées nouvelles. Arrêtons de nous regarder dans le blanc des yeux et de stagner.
J'avoue que je n'ai jamais autant attendu d'une élection présidentielle. En même temps, j'en ai suivi que trois...