samedi 17 mai 2008

Il faut que je vous raconte...

...l'Irak de la Green et de la Red Zone.
La green d'abord : Des murs gris, des barbelés, des soldats américains polis, des péruviens très sérieux, une table de ping-pong témoin de mes victoires contre Hugo et quelques idées reçues vite déchantées. Le tout dans un décor qui m'a offert son envers. D'ailleurs, je me le suis pris en pleine gueule. La plupart des gi's que j'ai rencontrés sont bien plus jeunes que moi, ne savent pas vraiment où ils vont et sont d'une chaleur humaine incroyable.
Avant, Hugo et moi avons pris un avion militaire sans fenêtre avec des mercenaires, puis un Cheenok 46, un genre d'hélicoptère militaire à deux hélices. Nous avons traversé Bagdad by night avec des boules kiès dans les oreilles et les yeux rivés sur le gaz des turbines qui déforme l'arrière plan de Bagdad et en fait un tableau inachevé à l'huile de guerre. Instants inoubliables et surréalistes dans nos gilets pare-balle bleus et nos casques camouflages sur la tête. L'hélicoptère qui nous suit transporte des prisonniers en dishdashas blanches, les yeux bandés, les poignets menottés. Triste apparition dans le brouhaha de la piste sous le ciel noir étoilé de la capitale.
Retour au CPIC, le bureau des médias dans la zone verte. La charmante Sergent Lutke nous accueille et nous présente au staff du Freedom Journal Iraq, une chaine de télévision créee par des militaires pour les militaires, la raison pour laquelle nous sommes là. Un soldat me dira à propos de cette chaîne :"c'est de la propagande, l'armée américaine est stupide. Lorsqu'une nation dit "vous êtes avec nous ou contre nous" c'est qu'elle est stupide". Et de me serrer la main chaleureusement dans un "l'armée a changé, elle n'est plus comme avant. Nous n'avons rien à faire là"...
La pièce où nous dormons n'est pas trop mal : écran plasma, internet, canapés chesterfield, lits superposés et frigos remplis de bouteilles d'eau. Un major américain imposant mâche du chewing-gum devant son ordinateur portable et nous (surveille?) parle avec sympathie de ses débuts au Nicaragua. Un journaliste polonais nous raconte ses déboires en reportage, de Beyrouth à Bagdad en passant par Gaza. J'oubliais, afin de pouvoir aller et venir, il nous faut un badge biométrique (empreintes digitales et oculaires, photos sous plusieurs angles et papiers à remplir). Nous nous endormons et nous réveillons sous le bruit des bombes et des bottes de soldats. Avant de sortir dans la zone rouge, un soldat nous demande : "êtes vous allergique à la morphine en cas de "problème"?

mardi 6 mai 2008

Départ ce jeudi...

...pour le Moyen-Orient. Ramener des pépites d'or : des images, des voix, des regards.

vendredi 2 mai 2008

Iraq after the Surge I: The New Sunni Landscape

Voici en lien, le rapport de l'International Crisis Group auquel j'ai collaboré. (en deux parties)

Ici.