lundi 20 septembre 2010
Quelques emplettes à l'aéroport de Bagdad
Un globe avec le nom des pays en arabe. J'ai une passion pour les petits globes. A chaque fois que j'en vois un, je l'achète. Et une boîte de snickers importée d'Egypte, made in USA. Non pas que les snickers m'attirent particulièrement mais le slogan sur la boîte m'a inspiré...
dimanche 19 septembre 2010
Halal : les dessous du business
Halal : les dessous du business
Mon enquête sera diffusée le 11 octobre 2010 sur Canal + dans l'émission Spécial Investigation.
Mon enquête sera diffusée le 11 octobre 2010 sur Canal + dans l'émission Spécial Investigation.
mercredi 15 septembre 2010
Fini les slogans politiques, retour au foot
J'ai pris cette photo dans un quartier du centre de Bagdad. Avant, les "T-wall" étaient remplis d'inscriptions sectaires, politiques voire funéraires. Aujourd'hui, on trouve des noms de joueurs de football internationaux. J'avais déjà réalisé un reportage sur le football à Bagdad et sur l'importance de ce sport dans un pays "mosaïque" comme l'Irak.
Bien - sûr, le roi Zizou fait partie des sauveurs...Bon Ronaldo aussi. Deux fois. On se souviendra quand même qu'il jouait avec l'équipe espoir du Portugal lorsque l'équipe d'Irak l'avait battue 4 à 2 durant les JO de 2004. Si si, vous pouvez vérifier.
Bien - sûr, le roi Zizou fait partie des sauveurs...Bon Ronaldo aussi. Deux fois. On se souviendra quand même qu'il jouait avec l'équipe espoir du Portugal lorsque l'équipe d'Irak l'avait battue 4 à 2 durant les JO de 2004. Si si, vous pouvez vérifier.
mardi 14 septembre 2010
Bagdad by night
![]() |
La fenêtre de ma chambre au Hamra |
Les narguilés autour de nous dégagent des odeurs mentholées et fruitées, la musique libanaise tourne, un semblant de vie nocturne assez banal s'il n'y avait ces hélicoptères juste au-dessus de nos têtes. Ils sont moins nombreux mais toujours oppressant, rappelant que le pays est toujours sous occupation, et pas près de retrouver une stabilité politique...Le prochain gouvernement est loin d'être formé.
Sur le retour, je me suis rappelé cette année 1995 à Bagdad durant l'embargo. C'était l'une des années les plus dures. Celle où le dinar irakien est tombé encore plus bas, celle où manger du pain blanc était devenu un luxe, celle où même l'importation de crayons à papier était interdite (pour ne pas créer d'armes chimiques, allez comprendre...). Je me suis donc rappelé ce mois de juillet 1995 dans le quartier d'Al-Mansour, chez ma tante Soumaya. Nous mangions un poulet rôti, un luxe devenu rare, lorsqu'un chat famélique s'est posté à mes pieds me suppliant du regard. Venant de France, adolescent, j'avais craqué et lui avais donné ma cuisse de poulet. Stupéfaction autour de moi. Inconscient, j'avais commis une grave erreur. Donner une cuisse de poulet à un chat alors que le peuple irakien n'avait pas de quoi manger. Un professeur d'université gagnait 3000 dinars, soit deux dollars à cause de la dévaluation...à peine de quoi acheter de la farine. Aux heures de gloire de l'Irak, un dinar irakien valait plus de 3 dollars.
Après avoir encaissé les remontrances de ma cousine Raghad, et récupérer ma cuisse de poulet (entamée), j'avais compris que le destin me ramènerait en Irak. Et je ne le regrette pas. 15 ans après, je pense que cet évènement m'a, en partie, amené à faire ce métier de journaliste... et à me taire lorsque j'ai envie de me plaindre.
dimanche 12 septembre 2010
Bagdad express
J'ai souvent passé trop de temps à l'aéroport de Bagdad. Pas cette fois-ci. Le premier passeport tamponné était le mien, une des premières valises sorties du tapis roulant, la mienne, pas de contrôle excessif, et même eu le droit à un sourire. A 6h45, j'étais le premier à sortir de l'aéroport.
Mais c'était sans compter les embouteillages monstrueux de Bagdad. En ce jour de fête, la plupart des axes principaux de la capitale étaient fermés. Résultat : des voitures se frôlant les pare-choc sur des kilomètres. J'ai mis deux heures à tourner autour de l'hôtel Hamra pour finalement m'arrêter à 500 mètres et marcher avec ma valise entre les check-point pas très catholiques du quartier Jadriya. Les policiers regardaient ma valise au loin et se posaient des questions sur moi. Obligé de me justifier à chaque fois en demandant mon chemin....
L'hôtel est vide, il n'y a qu'un anglais d'origine palestinienne qui se demande ce qu'il fout là. Dehors, il fait 43 degrés.
L'idéal pour bron...brûler.

L'hôtel est vide, il n'y a qu'un anglais d'origine palestinienne qui se demande ce qu'il fout là. Dehors, il fait 43 degrés.
L'idéal pour bron...brûler.
vendredi 10 septembre 2010
"No thank you, say tashakur !"
Premier contact dans le tramway en direction de Zeitunburdu, deux jeunes au look très ... gominés. Je demande la direction et lance après avoir obtenu une réponse un déplacé "thank you". L'un deux marmonne quelque chose. J'entends "no thank you, tashakur". Moi qui suis le premier à dire qu'il faut apprendre au moins les politesses dans la langue du pays que l'on visite... J'ai visiblement fait une erreur. Rien de grave, bien sûr. J'ai donc rattrapé le coup en essayant de prononcer un "tashakur" dans mon plus bel accent ottoman, rendu par un sourire gêné de mes deux amis ayant compris que j'avais compris. Même à Istanbul, pourtant si proche de l'Europe et en même temps si loin. On s'offusque d'un "thank you" mais on ne répond pas toujours aux "salam aleykom". Des moustachus (je n'ai rien contre la moustache) enlacent leurs petites amies devant tout le monde, dans le métro ou dans la rue. Rien de gênant dans cette société à mi-chemin entre l'orient compliqué et l'occident décomplexé. Tout de même étonnant quand on connaît les pays voisins du sud...
Ensuite, un bretzel local aux graines de sésame. Un thé noir attablé devant le détroit du Bosphore. Des touristes. Des vêtements. Des pâtisseries en ce jour de fête de l'Aïd. Et des manifestations pro AKP dans les rues avant le référendum.
Après ces plaisirs gustatifs et linguistiques, retour à l'aéroport. Encore deux heures avant de décoller vers cet orient compliqué...
Ensuite, un bretzel local aux graines de sésame. Un thé noir attablé devant le détroit du Bosphore. Des touristes. Des vêtements. Des pâtisseries en ce jour de fête de l'Aïd. Et des manifestations pro AKP dans les rues avant le référendum.
Après ces plaisirs gustatifs et linguistiques, retour à l'aéroport. Encore deux heures avant de décoller vers cet orient compliqué...
lundi 26 juillet 2010
lundi 10 mai 2010
L'armée américaine courtise les journalistes
Voici un extrait d'un email que quatre journalistes (dont la bbc) et moi avons reçu de la part de l'armée américaine en Irak :
Classification: UNCLASSIFIED
Caveats: NONE
Hello again from the Garden Spot of Diyala province. Over the past eight
months, the Arrowhead brigade has put forth a concerted effort to
rebuild Iraqi infrastructure, assist the Iraqi Security Forces protect
the citizens of the province and during the past few months, we have
operated as one-third of the Tripartite Force in the northern region of
Diyala.
If you're interested, Col. Dave Funk, commander of 3-2 SBCT, and/or our
battalion commanders would like to offer their perspectives on the
planning efforts, operations and progress in Diyala province, before we
depart in a couple months. If you are available to travel and spend a
couple days here, in north-east Iraq- you're more than welcome.
Right now, we have one of our infantry battalions packing up their
equipment and closing down their FOB to hand over to the Government of
Iraq later this month.
Our cavalry squadron is currently working with both Peshmerga and Iraqi
Soldiers; manning Tripartite checkpoints, conducting veterinarian
medical operations, humanitarian drops and clearing operations.
We are in the process of coordinating our efforts to infuse small
businesses in the suqs located in both Khalis and Jalula.
If you would like more information about anything or to speak with any
of our commanders responsible for areas such as Baqubah, Muqdadiyah,
Khalis or Khanaqin and Jalula- or want their perspective on the Iraqi
security apparatus, sectarian tensions, civil-capacity building or
another story line- please just shoot me an email and I'll help
facilitate in any way possible.
Thanks!
"History will look kindly on me. For I intend to write it." Winston
Churchill
Caveats: NONE
Hello again from the Garden Spot of Diyala province. Over the past eight
months, the Arrowhead brigade has put forth a concerted effort to
rebuild Iraqi infrastructure, assist the Iraqi Security Forces protect
the citizens of the province and during the past few months, we have
operated as one-third of the Tripartite Force in the northern region of
Diyala.
If you're interested, Col. Dave Funk, commander of 3-2 SBCT, and/or our
battalion commanders would like to offer their perspectives on the
planning efforts, operations and progress in Diyala province, before we
depart in a couple months. If you are available to travel and spend a
couple days here, in north-east Iraq- you're more than welcome.
Right now, we have one of our infantry battalions packing up their
equipment and closing down their FOB to hand over to the Government of
Iraq later this month.
Our cavalry squadron is currently working with both Peshmerga and Iraqi
Soldiers; manning Tripartite checkpoints, conducting veterinarian
medical operations, humanitarian drops and clearing operations.
We are in the process of coordinating our efforts to infuse small
businesses in the suqs located in both Khalis and Jalula.
If you would like more information about anything or to speak with any
of our commanders responsible for areas such as Baqubah, Muqdadiyah,
Khalis or Khanaqin and Jalula- or want their perspective on the Iraqi
security apparatus, sectarian tensions, civil-capacity building or
another story line- please just shoot me an email and I'll help
facilitate in any way possible.
Thanks!
"History will look kindly on me. For I intend to write it." Winston
Churchill
mardi 4 mai 2010
Le coût du risque doit-il être assumé par les médias ?
Un projet de loi " relatif à l'action extérieure de l'Etat ", adopté dans l'indifférence au Sénat, pourrait modifier la façon d'exercer le métier de reporter dans les pays à risques et limiter la liberté de l'information. L'article 13 prévoit que l'Etat peut exiger le remboursement des dépenses engagées " à l'occasion d'opérations de secours à l'étranger au bénéfice de personnes s'étant délibérément exposées (...) à des risques qu'elles ne pouvaient ignorer au regard des mises en garde reçues ". Il est prévu une exception pour " motif légitime " tiré de l'activité professionnelle, mais celui-ci n'est pas précisé.
Dans l'exposé des motifs, le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a présenté ce projet de loi, explique qu'il s'agit de " responsabiliser les ressortissants français s'engageant dans des activités professionnelles, de loisir ou sportives dans des zones dangereuses, en dépit des mises en garde reçues sur les risques encourus ".
Il n'y a aucun lien de cause à effet entre le texte, déposé au Sénat en juillet 2009, et la situation des journalistes de France 3 pris en otage en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009. Mais on ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec les déclarations de l'ex-chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, chiffrant le coût des recherches à dix millions d'euros et avec celles du chef de l'Etat, au conseil des ministres : " Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire ! "
La plupart des rédactions ne pourraient pas payer une facture de plusieurs millions d'euros et on imagine les infinies précautions qu'elles devraient prendre avant d'envoyer des reporters dans les zones dangereuses, inhibant ainsi toute velléité de couvrir tel ou tel événement.
Plusieurs syndicats de journalistes ont été auditionnés par Hervé Gaymard, rapporteur du projet de loi devant l'Assemblée nationale. Cependant, le député (UMP) de Savoie a omis d'inviter le Syndicat national des journalistes (SNJ). Celui-ci s'est pourtant fortement impliqué dans la défense des journalistes détenus en Afghanistan. " Dans le contexte des déclarations sur le coût des otages, ce texte est scandaleux, déclare Dominique Pradalié, secrétaire générale du SNJ. Il y a une volonté de criminaliser la présence des journalistes à l'étranger. "
Le SNJ-CGT, qui a été auditionné par M. Gaymard, a développé sa position dans un communiqué. " La mission d'information implique la plupart du temps une prise de risque des équipes de terrain, qu'elles acceptent en toute connaissance de cause, parfois au péril de leurvie ", écrit-il. Or, " les entreprises de presse envoyant des équipes à l'étranger ne contractent pas toujours des assurances comprenant des clauses de recherche, de soins sur place ou de rapatriement. "
Jean-François Tealdi, le secrétaire général adjoint du SNJ-CGT, pointe les risques encourus par les pigistes : " La plupart partent sans garanties de pouvoir vendre une enquête, les entreprises de presse refusant de leur signer les "bons de commande" de reportages pourtant prévus par les textes. Ils seront bien sûr incapables de payer la facture. " Il souhaite que le texte fasse une exception pour les journalistes et pour tous les " travailleurs des médias " - techniciens, assistants, fixeurs (qui organisent les rendez-vous), interprètes - qui accompagnent les journalistes à l'étranger et courent des risques identiques. Les deux journalistes de France 3 ont d'ailleurs été enlevés en compagnie de leur traducteur, de leur fixeur et de leur chauffeur.
L'opposition socialiste veut déposer un amendement excluant des dispositions prévues à l'article 13 les journalistes, les travailleurs humanitaires, les chercheurs et les universitaires. " Il faut veiller à ne pas dresser des obstacles à l'exercice de la liberté de la presse, insiste Patrick Bloche, député (PS) de Paris. Il appartient à l'Etat de garantir cet exercice. "
Le texte de loi a été voté le 22 février et il doit désormais passer devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale le 12 mai. M. Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières, semble avoir entendu ces inquiétudes : son entourage a fait savoir qu'il demandera que l'article 13 ne s'applique pas aux journalistes et aux travailleurs des associations humanitaires.
Yves Eudes et Xavier Ternisien
© Le Monde
Dans l'exposé des motifs, le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a présenté ce projet de loi, explique qu'il s'agit de " responsabiliser les ressortissants français s'engageant dans des activités professionnelles, de loisir ou sportives dans des zones dangereuses, en dépit des mises en garde reçues sur les risques encourus ".
Il n'y a aucun lien de cause à effet entre le texte, déposé au Sénat en juillet 2009, et la situation des journalistes de France 3 pris en otage en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009. Mais on ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec les déclarations de l'ex-chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, chiffrant le coût des recherches à dix millions d'euros et avec celles du chef de l'Etat, au conseil des ministres : " Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire ! "
La plupart des rédactions ne pourraient pas payer une facture de plusieurs millions d'euros et on imagine les infinies précautions qu'elles devraient prendre avant d'envoyer des reporters dans les zones dangereuses, inhibant ainsi toute velléité de couvrir tel ou tel événement.
Plusieurs syndicats de journalistes ont été auditionnés par Hervé Gaymard, rapporteur du projet de loi devant l'Assemblée nationale. Cependant, le député (UMP) de Savoie a omis d'inviter le Syndicat national des journalistes (SNJ). Celui-ci s'est pourtant fortement impliqué dans la défense des journalistes détenus en Afghanistan. " Dans le contexte des déclarations sur le coût des otages, ce texte est scandaleux, déclare Dominique Pradalié, secrétaire générale du SNJ. Il y a une volonté de criminaliser la présence des journalistes à l'étranger. "
Le SNJ-CGT, qui a été auditionné par M. Gaymard, a développé sa position dans un communiqué. " La mission d'information implique la plupart du temps une prise de risque des équipes de terrain, qu'elles acceptent en toute connaissance de cause, parfois au péril de leurvie ", écrit-il. Or, " les entreprises de presse envoyant des équipes à l'étranger ne contractent pas toujours des assurances comprenant des clauses de recherche, de soins sur place ou de rapatriement. "
Jean-François Tealdi, le secrétaire général adjoint du SNJ-CGT, pointe les risques encourus par les pigistes : " La plupart partent sans garanties de pouvoir vendre une enquête, les entreprises de presse refusant de leur signer les "bons de commande" de reportages pourtant prévus par les textes. Ils seront bien sûr incapables de payer la facture. " Il souhaite que le texte fasse une exception pour les journalistes et pour tous les " travailleurs des médias " - techniciens, assistants, fixeurs (qui organisent les rendez-vous), interprètes - qui accompagnent les journalistes à l'étranger et courent des risques identiques. Les deux journalistes de France 3 ont d'ailleurs été enlevés en compagnie de leur traducteur, de leur fixeur et de leur chauffeur.
L'opposition socialiste veut déposer un amendement excluant des dispositions prévues à l'article 13 les journalistes, les travailleurs humanitaires, les chercheurs et les universitaires. " Il faut veiller à ne pas dresser des obstacles à l'exercice de la liberté de la presse, insiste Patrick Bloche, député (PS) de Paris. Il appartient à l'Etat de garantir cet exercice. "
Le texte de loi a été voté le 22 février et il doit désormais passer devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale le 12 mai. M. Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières, semble avoir entendu ces inquiétudes : son entourage a fait savoir qu'il demandera que l'article 13 ne s'applique pas aux journalistes et aux travailleurs des associations humanitaires.
Yves Eudes et Xavier Ternisien
© Le Monde
jeudi 29 avril 2010
Global Mag rediffuse "Bagdad, la paix sale"
C'est le reportage qui m'a fait le plus souffrir. Arpenter des quartiers dévastés et voir des gamins jouer dans les flaques toxiques émanant des égouts à ciel ouvert a été plus dur à accepter que de voir une flaque de sang après un attentat... A voir ICI
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