dimanche 21 septembre 2008

L'Algérie, on m'avait prévenu (Partie 2)

Un conseil : ne pas proposer de pourboire à un algérien surtout s'il est de Tizi Ouzou. Pas vraiment loin du boulevard des douze salopards (si si, c'est bien le nom de ce boulevard), une station - service en plein cagnard, un matin hargneux de kabylie. Il est 9h00. Le gentil pompiste en bleu, pas vraiment aimable, maintient la pompe dans le réservoir et le remplit de pétrole jaune. Je cherche tout de même par mes expériences passées dans d'autres pays à, naturellement, arrondir la somme. Un pourboire quoi. Rien de bien méchant. Mais mon "gardez la monnaie!" m'a été renvoyé d'un regard colérique et d'un retour de monnaie pète sec. On m'avait prévenu : "les Algériens sont trop fiers ! Donner un pourboire est considéré comme une insulte". Ah bon ? Comme on dit en Algérie "ça fait plaisir". L'accueil est chaleureux. Mais pourquoi en demander tant? Dans certains pays (non je ne pense pas à la Syrie, non je ne pense pas aux militaires syriens qui vous accostent dès l'aéroport pour vous faire passer plus vite, en échange d'un petit billet), on supplierait le gentil monsieur, pas vraiment aimable, de vous rendre la monnaie. Un pourboire ne se demande pas. Soit dit en passant, j'ai quand même apprécié ma journée kabyle, à l'abri du soleil dans un ... enfin bon, j'en ai assez dit.

jeudi 11 septembre 2008

L'Algérie, c'est d'abord des rencontres (partie 1)

Lorsque je pense à mon séjour en Algérie, je vois cet homme à Alger. La cinquantaine, regard rouge, moustache mal entretenue, petit et très costaud. Je marchais Place du 1er Mai quand il m'interpela d'un "toi!!". "C'est toi qui va me payer des chaussures aujourd'hui! Regarde! Je suis pied nu, tu trouves ça normal? Tu dois me donner de l'argent! Rend moi ma dignité".
L'homme n'avait en effet ni chaussures ni chaussettes. Pourquoi m'avoir choisi au milieu de la foule pour lui "rendre sa dignité"? Je ne sais pas. Sûrement a-t-il l'œil et a tout de suite compris que je n'étais pas d'ici.
Une société à deux vitesses. D'un côté, les francophones, l'élite, les mieux lotis, pas forcément riches. De l'autre, l'Algérie d'en bas, pauvre, parfois dans la misère. Et pourtant la cohabitation se fait d'une manière naturelle, évidente. La police, elle, est omniprésente. Elle est partout, à chaque coin de rue, parfois, tous les dix mètres. Les barrages me rappelaient Bagdad d'aujourd'hui, avec les murs et les bunkers en moins.
Et puis il y a Mehdi, le producteur, Lydia, animatrice Gnawi de Radio Bahja, Raja, médecin nucléaire et les autres...Des gens biens, simples et qui donnent l'envie de retourner voir ce grand pays, meurtri par les années de terreur et par les attentats parfois quotidiens.

samedi 16 août 2008

Départ imminent pour l'Algérie

Aller voir la blanche en passant par la mystique Kasbah et les ruines romaines de Tipazza...

samedi 28 juin 2008

La zone verte

Publié dans Ouest-France ICI

lundi 2 juin 2008

Lien vers "Good Morning Bagdad"

Pour ceux qui auraient raté mon reportage (réalisé avec Hugo Van Offel) sur la télévision de l'armée américaine en Irak, voici le lien vers le site de l'Effet Papillon : ICI
(Regardez dans "extraits de l'émission", c'est le 5ème petit écran)

samedi 17 mai 2008

Il faut que je vous raconte...

...l'Irak de la Green et de la Red Zone.
La green d'abord : Des murs gris, des barbelés, des soldats américains polis, des péruviens très sérieux, une table de ping-pong témoin de mes victoires contre Hugo et quelques idées reçues vite déchantées. Le tout dans un décor qui m'a offert son envers. D'ailleurs, je me le suis pris en pleine gueule. La plupart des gi's que j'ai rencontrés sont bien plus jeunes que moi, ne savent pas vraiment où ils vont et sont d'une chaleur humaine incroyable.
Avant, Hugo et moi avons pris un avion militaire sans fenêtre avec des mercenaires, puis un Cheenok 46, un genre d'hélicoptère militaire à deux hélices. Nous avons traversé Bagdad by night avec des boules kiès dans les oreilles et les yeux rivés sur le gaz des turbines qui déforme l'arrière plan de Bagdad et en fait un tableau inachevé à l'huile de guerre. Instants inoubliables et surréalistes dans nos gilets pare-balle bleus et nos casques camouflages sur la tête. L'hélicoptère qui nous suit transporte des prisonniers en dishdashas blanches, les yeux bandés, les poignets menottés. Triste apparition dans le brouhaha de la piste sous le ciel noir étoilé de la capitale.
Retour au CPIC, le bureau des médias dans la zone verte. La charmante Sergent Lutke nous accueille et nous présente au staff du Freedom Journal Iraq, une chaine de télévision créee par des militaires pour les militaires, la raison pour laquelle nous sommes là. Un soldat me dira à propos de cette chaîne :"c'est de la propagande, l'armée américaine est stupide. Lorsqu'une nation dit "vous êtes avec nous ou contre nous" c'est qu'elle est stupide". Et de me serrer la main chaleureusement dans un "l'armée a changé, elle n'est plus comme avant. Nous n'avons rien à faire là"...
La pièce où nous dormons n'est pas trop mal : écran plasma, internet, canapés chesterfield, lits superposés et frigos remplis de bouteilles d'eau. Un major américain imposant mâche du chewing-gum devant son ordinateur portable et nous (surveille?) parle avec sympathie de ses débuts au Nicaragua. Un journaliste polonais nous raconte ses déboires en reportage, de Beyrouth à Bagdad en passant par Gaza. J'oubliais, afin de pouvoir aller et venir, il nous faut un badge biométrique (empreintes digitales et oculaires, photos sous plusieurs angles et papiers à remplir). Nous nous endormons et nous réveillons sous le bruit des bombes et des bottes de soldats. Avant de sortir dans la zone rouge, un soldat nous demande : "êtes vous allergique à la morphine en cas de "problème"?

mardi 6 mai 2008

Départ ce jeudi...

...pour le Moyen-Orient. Ramener des pépites d'or : des images, des voix, des regards.

vendredi 2 mai 2008

Iraq after the Surge I: The New Sunni Landscape

Voici en lien, le rapport de l'International Crisis Group auquel j'ai collaboré. (en deux parties)

Ici.

lundi 21 avril 2008

Moqtada Sadr : l'interlocuteur incontournable

(Ouest-France du 21 Avril 2008)

Il est la pièce maîtresse du nouvel échiquier politique en Irak. Sans lui, impossible de stabiliser un pays en proie à la violence et à la pléthore de milices gouvernementales et « indépendantes ». « Oubliez Al-Qaïda, laissez ça aux Américains. C'est Moqtada Sadr et son armée du Mehdi qui préoccupe le gouvernement irakien » confie un membre du parlement de Bagdad souhaitant garder l'anonymat. Même si le chef religieux chiite est l'un des plus puissants adversaires des Américains, il est aussi devenu la bête noire du gouvernement du Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki. La crédibilité de ce dernier ne tient qu'à la volonté ou non de Moqtada Sadr d'embraser le pays et de raviver les braises ardentes d'une guerre civile, mais cette fois-ci entre chiites. Et le chef au turban noir en est capable. A tout moment, il peut ordonner à sa milice de prendre position dans le sud de l'Irak, à Bassora, Nasriyah, Koufa en passant par Bagdad et son bastion : Sadr city.

La force de Moqtada est surtout d'avoir su briller sur la scène de l'après-guerre sans avoir de légitimité propre, tant au niveau politique que religieux. Dans les faits, le seul héritage laissé par son père, Mohamed Sadeq Sadr, assassiné en 1999 probablement par les sbires de Saddam Hussein, est son nom : Sadr. Pourtant, ce dernier, homme très respecté, disait de son fils : « n'écoutez pas ce qu'il dit, il est simplet ». Rien ne prédisposait Moqtada Sadr à tenir le rôle de seigneur de guerre. Alors face à ce manque d'expérience, le chef religieux a utilisé son nom et la force pour faire avancer ses pions. Mais surtout, il s'est attaché à créer des liens sociaux avec la population et en subvenant à ses besoins, notamment en s'appropriant le ministère de la santé. La plus puissante milice d'Irak est donc devenue la principale organisation humanitaire du pays.

Un enjeu électoral majeur

La dernière bataille contre l'armée irakienne et américaine a entériné sa légitimité de leader chiite incontestable. Pour la plupart des experts, le gouvernement irakien de Maliki a échoué dans sa tentative de mettre au pas l'armée du Mehdi, composé de 60 000 miliciens armés et soutenue par une grande partie de la population chiite. Des milliers de militaires irakiens avaient refusé de combattre Moqtada Sadr préférant lui prêter allégeance et lui rendre les armes au lieu d'être fidèle au gouvernement en place. Car c'est bien de politique qu'il s'agit. Les élections régionales qui devraient avoir lieu en Octobre 2008, diront ou non si le gouvernement de Nouri Al-Maliki est assez solide pour continuer. Leur principale divergence ? Moqtada Sadr est nationaliste et se prononce contre la partition du pays au grand dam des deux grands partis politiques chiites, le parti Daawa (du Premier ministre) et le Conseil Supérieur Islamique en Irak (Abdel Aziz Al-Hakim), liés historiquement à l'Iran, et qui espèrent transformer le sud de l'Irak en une région indépendante à l'instar du kurdistan irakien. A une question d'un journaliste qui lui demandait où il se plaçait sur la scène politique irakienne, Moqtada Sadr a répondu : « Je suis religieusement chiite et politiquement sunnite. »

Feurat Alani.

jeudi 10 avril 2008

Bilan de la situation en Irak sur France 24

Encore un autre débat en anglais sur France 24 auquel j'ai été convié. Il en faut de la vitamine C!
A voir, ici. Pour la vitamine C, c'est à la pharmacie.