mercredi 25 avril 2007

L'aéroport international de Damas

International oui, surtout à partir du mois d'Avril. L'aéroport fourmille de dialectes. Mais celui qui domine la scène est le farsi. Les iraniens sont là et le montrent. Ils piétinent et doublent tout le monde. D'un geste de la main en arc de cercle, presque brusque, j'en stoppe quelques uns et leur montre l'autre bout de la queue "là-bas". Je n'arrive jamais à m'y faire à cette désorganisation orientale. Pas d'ordre, ni même de courtoisie. Je ne sais pas pourquoi dans les aéroports, chacun essaie de doubler l'autre, de tricher. Alors qu'il suffirait d'être tout simplement patient pour en finir vite.
Me voici face à deux fonctionnaires syriens, je fais semblant de ne pas comprendre l'arabe et tend mon passeport français. Pourquoi? Je ne sais pas. Je m'imagine au milieu d'une patinoire en plein theatre d'improvisation. J'improvise donc. Leur rôle? Savoir si je mérite l'entrée en Syrie.
- D'origine irakienne?
- Hum...yes
- Tu ne parles pas l'arabe?
- Hum...yes
Les deux fonctionnaires se regardent. Ils croient tenir le pigeon de la soirée. Et se mettent à blaguer. A sortir des phrases hors contexte.
- Tu veux du thé? me lance en arabe le petit moustachu
- I don't understand. I just want my visa
Ca m'amuse. Ils me prennent pour un con. Et ça m'amuse vraiment. Je mène la danse. La fatigue peut-être. Et lance quelques mots en arabe pour les alerter. Mais ces idiots ne se doutent de rien.
Après quinze bonnes minutes, le grand moustachu, un peu rouquin, tamponne mon passeport.
- Ton passeport est un faux, me dit-il en clignant de l'oeil. Je le regarde avec une mine déconcertée. Lui est fier de l'effet que cela produit. Allez au revoir bande de cons. Reste un dernier fonctionnaire jetant un coup d'oeil à chaque passeport. Un petit jeunot, qui n'a pas l'air bien dans ses baskets, ni dans son uniforme vert pistache. Il me demande une kramiya - un petit bakchich.
- What?
- Money, money
- Why? I paid 28 dollars for my visa, give me my passeport
- Welcome...
Je precise quand meme que les syriens de la rue sont vraiment gentils et accueillants. Il n'y a que dans les institutions que ca bloque. Ca doit etre genetique comme dirait l'autre candidat.

Bonjour Syrie!