Ils ont tiré sur les gardes. Les gardes de l'hôtel Hamra.
Je la voyais dans leurs yeux, la mort. Celle qui ne parle pas, celle qui dénonce par un regard. Et cette lueur à chaque fois, à chaque contrôle. Le miroir sous la voiture et nous nous saluions.
Cette mort, c'est celle qui est évidente. Celle des premières lignes au front. Celle que vous apercevez au loin, se rapproche, se fait plus distincte à mesure que les jours passent leurs nuits. Les gardes du Hamra en dictaient les présages. Eux le savaient. Le regard des gardes. Welcome to the hôtel Hamra. Rouge.
Le sang de seize personnes aujourd'hui, parties de rien vers le tout.
Ils ont tiré sur les gardes. Puis sont entrés. La voiture blanche mentait par sa couleur. Je ne peux plus regarder les voitures blanches sans penser à la mort.
A quelques mètres de l'hôtel Hamra, elle a lâché ses immondices à la face du monde.
L'hôtel Hamra, le flowerland, la piscine décorative. Plus rien. Et toi. Tu es là.
Toi, aussi, à l'accueil de l'hôtel Hamra depuis vingt ans. Le sourire de la pauvreté digne.
Je suis mort avec toi quand l'hôtel Hamra a disparu.
J'ai rouvert les yeux, j'ai pensé à vous et je suis mort une seconde fois.
Êtes - vous vivants ? Moi je suis déjà mort. Avec l'hôtel Hamra.
2 commentaires:
merci pour les derniers papiers bises
très beau texte
condoléances à l'ami du pays
Enregistrer un commentaire