A Bagdad, je lisais "Les identités meurtrières" de Amin Maalouf, franco-libanais. L'essai porte sur la question de l'identité, de sa définition même et de ses limites. Jusqu'à quel point peut - on se revendiquer de telle identité ou de telle confession sans passer de l'autre côté de la ligne rouge qu'est le sectarisme ?
J'ai lu ce bouquin en Irak alors que les années 2006 et 2007 ont été marquées par une violence inhumaine entre sunnites et chiites, chrétiens et musulmans, kurdes et arabes. C'est dans ce contexte que j'ai le mieux compris l'analyse d'Amin Maalouf sur le repli identitaire, décuplé lorsqu'on agite le drapeau immonde de la couleur confessionnelle (à défaut de la couleur de peau) dans un moment de crise politique et militaire. Une centaine de cadavres, ligotés, avec plusieurs balles logées dans le corps, tous les jours pendant près de deux ans. Des exécutions sommaires au nom de cette "identité" et qui ont fait de l'Irak et de la région, un laboratoire où la "fitna" - division - cède au mélange des opinions.
Personnellement, la question de ma double culture n'a jamais pris autant de sens en Irak. Suis - je "moitié" français ou moitié "irakien" ? Pour Amin Maalouf, la question ne se pose pas de cette manière. On ne divise pas l'homme en deux cultures. Il y a beaucoup d'autres éléments comme l'expérience, l'éducation, le contexte qui font d'une double culture quelque chose de beaucoup plus complexe.
1 commentaire:
Merci pour ton site, Feurat, pour ton regard et ta sensibilité.
Bonne continuation et meilleurs voeux,
Vincent (Paris)
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