Point de pamphlet contre la presse ici. Juste un constat. Les guerres d'Afghanistan et d'Irak se chevauchent dans les journaux et donc la question de la déontologie est légitimement posée lorsque ne transparaissent sur le petit écran que brèves et (courtes) indignations après les attentats sanglants en Irak. Moins vendeur que l'Afghanistan où les Français découvrent que la guerre, c'est violent et que des soldats de chez nous meurent vraiment. Que choisir entre une déontologie à géométrie variable et la loi de l'information ? Cette loi avantage la proximité géographique plutôt que l'actualité marquante qui risque de rebuter le téléspectateur. J'en reviens donc à ces attentats sanglants de ce mercredi 19 Août qui je le rappelle est le triste anniversaire d'un autre attentat, celui perpétré contre l'ONU à Bagdad un mardi 19 Août 2003. Étrange avertissement avant le départ des troupes d'occupation prévu d'ici 2011. Qu'adviendra-t-il de l'Irak ? A qui appartiendra ce pays ? Qui pourrait répondre à cette question ? Même pas Barack.
Je pense à mes amis là - bas. Ceux qui souffrent tout en gardant le sourire. Non loin du ministère des Finances où a explosé un camion piégé, il y a cette chaîne de télévision. J'y avais séjourné il y a quelques mois le temps d'un reportage. Aujourd'hui, je n'ai pas eu de nouvelles de mes amis journalistes qui y travaillent, y dorment souvent et rôdent autour. Je pense à eux. Voici une vidéo que j'ai prise avec mon téléphone portable dans la rédaction de cette télévision. Il y a deux chiites, un sunnite et un chrétien. Tous travaillent ensemble, s'entraident, se voient comme Irakiens. Un pied de nez aux partisans de la division. C'est un moment de détente entre deux reportages, entre la vie et la mort. Le thème de cette vidéo justement : "Al akhowa" - la fraternité -. Le gars aux épaules bleues, c'est le rigolo de la troupe. Le type en noir, c'est Ali, il risque sa vie en parcourant tout le sud de Bagdad pour venir travailler. Celui qui boit un jus d'orange se mariera dans quelques jours. Voici donc un hommage à leur sourire.
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